Nous répondons à vos questions

Nous répondons à vos questions

Nous n’avons pas encore fini notre tour du monde, mais vous être nombreux à nous poser des questions sur ce voyage. Voici donc un article qui tente de répondre au mieux à votre intéressement.


Dans une rue de Tokyo, avec Alexandre en photographe.

Est-ce vous avez planifié à l’avance vos itinéraires dans chaque pays ou est-ce le talent ? (Mélanie)

Le seul itinéraire planifié à l’avance a été pour la côte ouest des États-Unis car nous y étions au mois d’août, période très touristique où on devait réserver les campings dans les parcs nationaux. Pour le reste ça ce fait au fur et à mesure. Selon notre humeur, nos envies, notre énergie ou pas.
Pour le reste des pays, en gros nous avons environ une semaine d’avance sur notre planning ou parfois seulement une demi-journée.

Par contre, nous faisons du woofing dans certains pays. Nous le planifions un peu en avance. Un mois avant environ car nous allons chez des gens. Il faut s’organiser un peu quand même.

Une dernière chose pour laquelle nous réfléchissons à l’avance, c’est notre moyen de locomotion. Car chaque pays va avoir le sien. Parfois les bus, ou le train, les collectivos, parfois la location d’une voiture. C’est bien de le savoir avant d’arriver dans le pays car ça donne beaucoup le profil de ton voyage.


 

Comment mangez-vous ? (Vivien)

Chaque pays va avoir ça manière de faire. Notre pouvoir d’achat est parfois élevé, donc c’est resto midi et soir comme en Éthiopie par exemple. Le bonheur ! Des pays plus chers nous obligent à faire la popote et donc à choisir des logements qui nous le permettent. Comme au Gabon, Canada ou Tahiti. Avec de temps en temps des stops dans les roulottes pour un repas commandé pour un mais où tu peux manger à deux dessus.

Dans d’autres pays nous sommes en camping, donc nous avons acheté soit un réchaud électrique avec une gamelle, comme en Namibie, soit un réchaud à gaz comme aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande. Objets qui sont ensuite repartis dans les valises des copains venus nous retrouver. Énorme merci à eux d’ailleurs. Et comme faire les courses dans ces pays, ça coûte cher aussi, notre base a été simple : pâtes et légumes le plus souvent. Et évidemment un resto ou deux pour goûter les spécialités locales.

En Amérique du sud, la nourriture est dans la rue, donc nous avons mangés dans les marchés, ou sur le pouce en marchant. Tentant désespérément de manger « équilibré », le riz / patate ayant eu raison de notre estomac.
Le Japon, pays cher au départ, nous a étonné car manger dans les izakayas ou obonzais est chose commune pour les japonais. Il est donc assez intéressant de faire comme eux en mangeant dans ce genre de petits restaurants plutôt que de tenter de faire des courses où chaque minuscules légumes sera emballé individuellement dans un plastique, lui-même déposé dans une barquette. Et de toutes façons, au Japon, manger dans la rue en marchant, ça ne se fait pas. Et la nourriture est trop attrayante pour se faire des pâtes.

 

Gyosas à partager à Tokyo.
Petit déjeuner à Montréal.

Avez-vous maigri ou grossi ? (Émilie)

Nous avons grossi au Canada car les copains nous ont retrouvé et que ça a été de bonnes parties de bouffe, d’apéros et de petites molles trempées. Mais après, nous avons maigri. Vincent a perdu 2 kilos et pour ma part 1,5 kilos. Pour deux raisons : nous marchons beaucoup. Donc notre activité physique est très régulière. Mais aussi parce que nous ne faisons pas de sport tonique comme à Paris. Donc nous avons surtout perdu notre « masse musculaire » (on reste de petits gabarits hein !). Va falloir reprendre ça sérieusement à notre retour !


La plage de Maupiti.

Comment vous faites pour la 4G ? (Arsène)

Cette question nous a bien fait rire surtout venant d’Arsène. Et bien on ne fait pas !
La seule fois où nous avons eu la 4G c’est au Gabon car nous avons acheté une carte sim, le wifi n’étant présent nulle part. En revanche pour tous les autres pays, dans les cafés, ou les guesthouses ou la rue, nous avons globalement trouvé du wifi. Parfois ça a été compliqué. Certains de nos articles pour le site étaient écrits mais impossible de les poster. Et parfois je les ai posté depuis un supermarché, accroupie dans un coin, attendant désespérément que les quelques photos se chargent. Sinon ça nous permet aussi de faire une pause café, mettant en équilibre le chargeur de l’ordi sur l’adaptateur tenant à peine sur la prise murale (prise de merde en Nouvelle-Zélande).


En plein montage de films pour PANAFRICA ! Je travaille quand la batterie est pleine et après je cherche un endroit pour recharger en même temps que je mange ! Gain de temps.

Quelle est votre durée la plus longue sans internet ? (Alex)

Ça a été probablement plus d’une semaine en Namibie. Mais pas gênant car c’est un pays très simple dans sa géographie et ses routes. Les campings sont bien indiqués et nous étions en basse saison, donc rien besoin de réserver à l’avance. Et puis autant vous dire : ça ne fait pas de mal de se déconnecter totalement. Il faut juste prévenir la famille à l’avance pour que personne ne s’inquiète.

 

Seuls à Spitzkoppe, en Namibie.

Quelle est votre plus belle découverte ? (Laurine)

Un an de voyage, 365 jours de découvertes, autant te dire que nous sommes incapables de te répondre ! Il n’y en a pas une au-dessus de l’autre. Chaque pays nous en réserve un bon paquet !
Peut-être que la plus belle est de nous rendre compte que nous ne nous sommes ni lassés du voyage, ni lassés l’un de l’autre. Donc notre plus belle découverte est peut-être de nous apercevoir de notre entente, même dans les moments galères.

 

À Kyoto, petit café du matin pour l’anniversaire de Vincent. Photo d’Alexandre.

Quel pays recommanderiez-vous ou non ? (Valentine et Maryline)

Nous n’avons pas de pays à ne pas recommander car chacun nous a apporté quelque chose, et chaque pays mérite d’être découvert. En revanche on pourra recommander des pays en fonction du profil de chacun. Par exemple le Gabon mérite d’être visité seulement si tu as un gros budget, sinon il est très difficile à visiter. Si tu as des problèmes d’asthme, la Bolivie n’est pas forcément recommandable était donné les très hautes altitudes. Si tu aimes la randonnée, le Pérou est fait pour toi. Si tu préfère la solitude, la Namibie t’attend, si tu veux des rencontres l’Éthiopie et la Colombie sont au top, etc…

Par contre on tient à préciser un chose. Les gens en tour du monde omettent très souvent de faire l’Afrique, ce qui est sincèrement dommage, vu l’éclectisme !

 

Portes d’Éthiopie, de Colombie et du Pérou.

 

Quel pays vous a coûté le moins cher ? (Valentine)

Si on fait un ratio de nos dépenses en fonction du nombre de jours passés sur place, l’Éthiopie et la Colombie sont les gagnants !
Vincent prépare un très beau tableau que nous mettrons en ligne à la fin de notre voyage afin que vous puissiez voir le détail de nos dépenses. Ça en aidera certains à choisir leur prochaine destination !

 

Yens du Japon, Pesos colombiens.

 

Pourquoi être parti en tour du monde plutôt que d’avoir visité les pays un à un ? (Valentine)

Pour grimper plus souvent dans les arbres !
Le voyage est un prétexte pour prendre du recul sur notre vie. Ça faisait 10 ans que nous travaillions à Paris, et quand tu es dans ce genre de rythme, tu oublies ou n’a pas le temps de te poser les questions personnelles essentielles du genre : Suis-je bien dans cette vie ? Suis-je heureux ? Est-ce que j’aimerai autre chose ? Ou tout simplement : suis-je fatigué ?
Il y aussi l’envie de faire différemment. Nous aimons tous les deux notre métier, mais nous aimons aussi pleins d’autres choses.
Et puis il y a cette réflexion aussi : gagner de l’argent c’est bien, mais le dépenser avant de mourir c’est mieux ! Notre vie est au présent.
Voilà quelques unes des raisons qui nous ont fait partir sur une année. Simplement pour prendre notre temps.

 

La photo de star en Nouvelle-Zélande.
Le making of de la star.

 

Ça vous arrive d’avoir la « flemme  » d’aller dans un autre pays ?
De vous dire que vous n’avez pas envie de bouger parce que vous êtes bien là où vous êtes ?
Ou vous avez toujours l’envie de découvrir et d’avancer dans le périple ? (Maïté)
À chaque fois qu’on quitte un pays on se dit « Oh merde, on était bien. Faut tout recommencer, nous réadapter à une autre culture, comprendre comment fonctionne le pays,… ». Cette sensation est présente en général dans les 3 derniers jours dans le pays. Une sorte de petite nostalgie car rien ne nous certifie que nous reviendront un jour.
Et puis nous posons les pieds dans le nouveau pays, et l’excitation renaît et c’est reparti ! On redevient boulimique de toute cette nouveauté ! Et en quatre jours on a compris les choses principales pour saisir la logique, prendre des repères, et découvrir avec bonheur.

 

Notre chambre au temple Yochiin, à Koya-san, au Japon.
Dans le ryokan de Kyoto, dans nos yukatas.

 

Faut-il connaître le bout du monde pour se connaître soi-même ? (Pierre)

Définitivement non. Heureusement d’ailleurs ! En revanche le voyage te pousse dans tes retranchements, te met dans des positions de fragilité parfois. Toucher à ce genre de limites peut faire avancer dans sa connaissance de soi. Mais encore faut-il en avoir envie 😉
Et cette envie peut naître ici, ou là, au fond de ton jardin. Nous pensons en revanche qu’indéniablement c’est le temps qui te fait te connaître. Notre capacité à « prendre le temps » mais aussi ce temps qui coule et que nous ne maîtrisons pas.


Fushimi inari shrine, au Japon,

 

Quel regard portez-vous sur le monde et sur vous même désormais ? Et quel regard portiez-vous sur le monde et sur vous même avant ? (Orlane)

Difficile de répondre en quelques lignes. Nous pourrons en discuter longtemps !
Pas sûrs que notre regard ait finalement beaucoup changé. Mais il est devenu plus précis. Cela nous a donné un aperçu plus concret de la vie des autres. Ça n’est plus dans notre imagination, c’est dans nos souvenirs. Cela veut dire que nous nous projetons moins : nous voyons. Donc nous nous ancrons un peu mieux dans le réel.
Ce qui est drôle dans le voyage c’est que nous avons confirmé certains clichés que nous pouvons avoir d’un pays (genre Tour Eiffel, baguette de pain, béret !) Et puis heureusement nous avons été très agréablement surpris d’en briser d’autres ! C’est aussi pour cela que nous voyageons : nous ouvrir les yeux !

À titre individuel, pour Maeva pas mal de choses ont évolué. Mais pas de changements spécifiques. Seulement la clarification et la compréhension de certaines états. Peut-être également un peu plus de calme… espérons que ça dure ! Mais surtout la réalisation d’un tel voyage me donne un sentiment de liberté énorme car à présent je me dis vraiment que tout est possible !

Personnellement (Vincent) je ne pense pas connaître le monde. J’ai eu un bel aperçu en prenant le temps de découvrir ces pays. Et ça me permet de me rendre compte de l’état de notre planète, de la vie de certaines populations, de la beauté des gens, des animaux et la diversité des beaux paysages qu’il y a. Et ce que j’aime dans ce voyage c’est observer les points négatifs et positifs sur tout ça. Prendre le temps voilà ce que je conseille aux gens ! 🙂

 

À Nikko, au Japon. La « télécabine ».

 

Est-ce qu’on vous manque ? (Camille et Émilie)

La notion de « manque » ne fait pas forcément parti de nos émotions car nous pensons que le manque est lié à une certaine dépendance. Ce qui ne nous parle pas vraiment. En revanche nous avons beaucoup pensé à chacun de vous dans des instants précis où nous nous sommes dit « il aurait su apprécier ce paysage, elle aurait adoré ce repas, il aurait fait des folies ici, oh tient des kitkat verts elle n’en a jamais mangé des comme ça ! ». Nos téléphones regorgent de photos « qu’on prend pour copain parce que lui seul comprendra ! » Et que parfois on oublie de vous envoyer parce qu’on n’a pas toujours internet.
Et puis beaucoup de personnes nous on rejoint en cours de route, nous évitant ainsi d’être trop longtemps loin de vous. Mais c’est sans conteste que c’est grâce à vous que notre retour sera aussi joli que notre voyage.

 

À Nara, au Japon, à la découverte du matcha latte et du vin de prune avec Alexandre.

 

Et c’était beau ça ? (Tiphaine)

Oh que oui, et ça l’est encore !

 

Le début des sakuras, les célèbres fleurs de cerisier du Japon. À moins que ça ne soit celles du pêcher ou de l’abricotier…

 

Merci pour vos questions ! Elles nous ont fait plaisir.

Maeva et Vincent


  • J’aime beaucoup la phrase de Vincent : nous nous projetons moins, nous voyons. Dans la mesure où la projection correspond aussi aux représentations, je trouve qu’elle résume bien ce qui ressort globalement de ce que vous nous avez transmis de votre voyage. Par exemple beaucoup d’idées préconçues qui ont explosé car vous vous êtes retrouvés dans le concret et, effectivement, vous avez vu et fait voir une autre réalité à ceux qui vous lisez.

    Ce qui ressort aussi c’est une grande sérénité, une démarche construite peu à peu autour du bien vivre et du « savourer l’instant avant qu’il ne passe ». Je pense que ce passage de la vie parisienne à une vie de nomade vous y a beaucoup aidé, le rythme était tellement infernal…

    Et puis je vous laisse le mot de la fin : vous ne vous êtes pas lassés l’un de l’autre. Quelle leçon de vie à deux… Vous êtes partis pour longtemps alors, ?!!!!