C’est beau ça ?

Par la fenêtre de ma chambre, je vois le Sacré Coeur. En fonction de la saison, le soleil se couche parfois pile dans l’axe, juste derrière. C’est beau ça, me dis-je chaque jour.

Récemment j’ai appris qu’un immeuble allait se construire juste là. Devant moi. Me volant la lumière, et mon bout de beauté. Je me suis alors demandée, si l’architecte, au-delà de répondre à un besoin, s’était posé la question du beau ?

Dans mon quartier du 18ème, les immeubles poussent, sans aucune cohérence les uns avec les autres. Est-ce moi qui devient une vieille bique, ou est-ce que nous aurions perdu la notion de l’esthétique ?

J’en viens à me dire que de toutes les façons la beauté est subjective. Par exemple, Mona Lisa est censée être la référence en terme de beau dans l’art, pourtant je ne l’aime pas tant que ça moi, Mona.

D’ailleurs, est-ce qu’un péruvien la trouverait belle ? La beauté peut-elle être universelle ? Tout le monde trouve le Grand Canyon somptueux, non ? N’y aurait-il pas un mec, un jour, pour dire « Euh… Je ne comprends pas ce que vous trouvez tous à cet endroit. C’est moche. »
Un tour du monde ressemble un peu à une quête boulimique de la beauté. La beauté des paysages, des villes, des cultures, des autres qui ne sont pas nous. Nous cherchons encore plus beau que notre beau.

Mais tiens au fait, le beau n’existerait-il pas dans la différence ? Alors pourquoi y-a-t-il des indiennes qui se blanchissent la peau pendant que des colombiennes se font grossir les fesses ?

Au travers de ma série documentaire C’est beau ça ?, je vais interroger les autres regards sur leur représentation de la beauté. Mona Lisa n’a qu’à bien se tenir !

Maeva