¡Los baños!

¡Los baños!

En tour du monde, aller aux toilettes n’est pas toujours facile. Au Pérou ou en Bolivie, il t’en coûtera systématiquement 0,5 soles ou 2 bolivianos. Que tu te trouves en haut d’une montagne, dans une gare, au fond d’un restaurant, au bord d’une route, ou devant une lagune, il y a aura toujours une dame ou un monsieur pipi sortant de nulle part. Mais à ce tarif-là, tu bénéficies normalement de quelques feuilles de papier toilette, et d’un ticket officiel comme quoi tu as fait pipi là. Mais il ne faut pas en demander plus car niveau hygiène et remplissage du pot de savon, on a vu mieux

Au retour de l’Amazonie, trajet de bus de 15 heures sur la route de la mort, le chauffeur nous octroie une pause pipi / repas de 20 minutes. Avec Maeva nous fonçons, sachant très bien qu’il n’y aura pas d’autre arrêt. Nous suivons le panneau « baños ». Au bout du couloir, nous tombons sur la fameuse dame pipi, qui nous réclame la monnaie. Riche de mes précédentes expériences, et de mon espagnol affuté, j’annonce la couleur : « Je te paierai après, seulement si c’est propre, sinon je ne paie pas. » La dame me répond : « Dans ce cas-là, ne vas pas aux toilettes. » Ce à quoi je lui réponds, insistant : « Si si j’y vais, et si c’est propre, pas de problème, je te paie. »

En parallèle, Maeva, saoulée et n’ayant pas d’autre solution que d’aller aux toilettes, lui tend une pièce, prend le papier et le fameux ticket, et file côté filles.
De mon côté, j’arrive chez les hommes, et constate, étonné, que la hauteur des murs ne dépassent pas mes hanches. Moi debout, face au mur, visant le fond de la cuvette remplie de caca, je pisse tranquille, enfin tranquille, c’était sans compter la présence de la grosse mygale. Je sursaute, mon regard se détourne vers la droite, ce qui me permet de saluer mon compagnon de bus, en plein gros caca. Niveau intimité, on a vu mieux.

D’ailleurs niveau intimité, du côté des filles, Maeva rentre dans les premières toilettes, mais il n’y a pas de porte. Elle rentre dans les secondes, avec une porte certes, mais basse. Ce qui lui permet de voir sortir de la troisième porte, un monsieur en slip. Et c’est après avoir fait pipi, qu’elle constate qu’il n’y a pas de chasse d’eau, mais qu’en sortant elle dispose d’un petit saut qu’elle peut remplir dans le gros tonneau. Sauvée, elle laisse le lieu propre, du moins, pas plus sale qu’avant. En revanche côté lavage de mains, on oublie, autant pour elle que pour moi.

On sort, alors qu’un orage éclate, un orage de zone tropical. C’est à dire que quand il pleut, il pleut. Je cours vers la sortie, sans m’arrêter pour payer la dame pipi. Maeva qui met plus de temps, se fait attraper par cette dame qui commence à l’engueuler parce que son « monsieur n’a pas payé, que c’est pas normal, qu’il faut qu’il paie parce qu’il y a utilisé les toilettes ». Ce à quoi Maeva lui répond : « Ce n’est pas mon problème, il t’avait prévenu ». Un peu gênée, Maeva me rejoint. Et nous retrouvons Antoine, un autre voisin de bus avec qui nous avions sympathisé. Il a commandé à manger et nous nous apprêtons à faire de même. Mais le klaxon du bus retenti. Nous relevons la tête, et alors qu’il se fait la malle, tous les gens installés au restaurant ou en train d’attendre se mettent à hurler et à courir en direction du bus. Dois-je vous rappeler qu’il y a une pluie diluvienne ? Et que 50 personnes ne rentrent pas en une seconde dans un bus… On se retrouve à la fin, le poulet d’Antoine noyé dans l’eau, comme nous d’ailleurs… tout va bien, plus que douze heure de bus, trempés. La nuit va être sympa…

Ah oui au fait, au petit matin, un monsieur a demandé au chauffeur de s’arrêter pour faire pipi, le chauffeur lui a ouvert la porte… le monsieur a dû pisser en roulant. J’aime cette technique ! Quant aux  filles, elles attendront la Paz !

Maeva et Vincent