Moshimoshi
Ce matin là, il est 8 heures à Tokyo quand mon vol atterrit sur le sol nippon. Je suis plutôt reposée et malgré les 9 heures de décalage je me sens prête à découvrir le pays du Soleil-levant qui s’ouvre à moi. Premier aperçu de ce nouveau monde, les toilettes. Après tout c’est une première expérience comme une autre. Sauf que concernant de bêtes lieux d’aisance je ne m’attendais pas à tomber sur une technologie aussi avancée ! Sur la droite du siège se trouve une énorme télécommande constellée de boutons au dessus desquels se trouvent non pas des pictogrammes comme je l’espérais mais des mots japonais. Une fois ma petite affaire terminée je me mets en quête du bouton qui pourrait correspondre à la chasse d’eau. Un brin déboussolée devant ce centre de commande dernier cri, je décide de faire appel à ma logique. Beaucoup de ces boutons ont l’air d’aller par deux ou par 3 comme s’ils correspondaient à des réglages de volume ou d’intensité d’une option qui serait déclenchée par le troisième bouton, je décide donc de tenter ma chance avec un bouton esseulé. Bingo ! J’entends la chasse d’eau qui démarre ! Balèze la meuf ! Dès la première difficulté rencontrée, L-1/Nipponie-0 ! Mon voyage commence bien, je me dis que je vais pouvoir me sortir de pas mal de situations compliquées avec une logique pareille !
Tiens ! C’est marrant… Elle dure quand même vachement longtemps cette chasse d’eau… Un petit regard dans la cuvette me permet de comprendre qu’en fait, je n’ai pas du tout déclenché la chasse d’eau mais un son enregistré de chasse d’eau ! Je découvre ainsi que ce n’est pas une légende, au japon pour plus d’intimité, les gens peuvent masquer les bruits de leurs commissions sans gâcher des litres d’eau potable, malin et écolo, bien que chelou quand même. Mais tout ceci ne résout pas mon problème, il faut que je trouve le bouton qui correspond à la chasse d’eau. Je m’agenouille pour pouvoir observer la télécommande de plus près, au diable ma logique de folie, vu les résultats obtenus lors de ma première tentative ! Je me mets à pianoter sur le clavier en me disant que je vais forcément finir par tomber sur la chasse d’eau. Je déclenche donc pêle-mêle le chauffage du siège des toilettes, je monte la température (pour des fesses tièdes en toute occasion !), je coupe le son de chasse d’eau, je finis même par me prendre le petit jet d’eau censé nettoyer notre séant en pleine tronche avant de réaliser que ça y est, j’ai testé tous les boutons de la télécommande et pourtant toujours pas de chasse d’eau… Mon œuvre crâne toujours fièrement sur son trône !
Dépitée, après une dizaine de minutes de recherche, la frange trempée, je finis par poser mes yeux sur un bouton poussoir à la forme assez familière sur le tuyau en inox au dessus de la cuvette des toilettes… J’appuie délicatement sur mon dernier espoir et miracle, la (vraie) chasse se déclenche, je peux repartir… Je sens que ce voyage ne va pas être si simple finalement… D’autant que la prochaine étape consiste à passer la douane en espérant que les deux kilos de fromages au lait cru que j’ai cachés dans mon sac passent tranquillement à la barbe des douaniers !
L. au Japon
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Trop drôle. En même temps je connaissais cette approche très particulière de la gestion des toilettes au Japon, mon beau fils nous l’ayant aussi raconté à la suite d’un voyage. Tout est dans l’écriture en japonais, sinon tu aurais très bien géré la situation, j’en suis sûr!!!