Journée de ouf !

Journée de ouf !

(Donc article long !)

Après une très belle randonnée à Monument Valley à travers les célèbres roches de nos westerns préférés, nous avançons nos montres d’une heure pour arriver à Page en Arizona. Ville créée en 1957 pour les ouvriers qui construisaient le barrage de Glenn Canyon, elle manque… comment dirais-je ? De glamour par exemple. Sauf si vous arrivez à voir dans les centres commerciaux quelque chose de romantique… d’autant qu’on y a croisé la version contemporaine des Navajos, les Indiens qui ont vu leur territoire grignoté petit à petit par les blancs. Aujourd’hui ils sont complètement américanisés, faisant leurs courses dans les petits chariots électriques, devenus trop gros pour se déplacer.
À moins que la poésie ne se trouve dans l’alignement des douze églises (on a compté) de confessions différentes que proposent le boulevard S Lake Powell. Ou dans les stations services (on n’a pas eu le courage de compter), ou encore dans la belle fumée que recrache les trois grandes cheminées de la centrale électrique au charbon…

Mais pourquoi sommes-nous là alors ? Pour visiter Antelope Canyon demain à 8h30. Antelope Canyon, vous connaissez ? Mais si, ça fait des super fonds d’écran d’ordinateur !
En attendant, direction Glenn Canyon pour planter la tente au bord du lac Powell. On avance notre montre d’une heure car nous passons dans l’Utah.

Réveil au lever du soleil, spectacle grandiose qui va donner le ton de notre lundi 13 août 2018. Journée mémorable.

Nous partons vers Antelope Canyon où nous perdons à nouveau une heure. Nous sommes dans une réserve Navajo, donc en théorie nous devrions encore enlever une heure à notre heure enlevée. Car les Navajos applique l’heure d’été comme la majorité des états américains, sauf l’Arizona. Vous suivez ? Mais les Navajos se sont dit que ça n’allait pas le faire d’avoir trois changements d’horaires en vingt minutes de voiture, donc il n’applique pas l’heure d’été. Ce qui veut dire qu’ils restent à la même heure que Page. En tout cas nous, on a tout suivi et nous sommes arrivés à notre heure de réservation.

Le grand groupe de visiteurs de 8h30 est divisé en plusieurs petits groupes, ce qui va nous permettre de faire une visite très agréable contrairement à ce qu’on s’était imaginé. C’est parti pour une heure dans le cœur de la terre sculptée par l’eau.

A part « Ouah, oh ouah ! » je n’ai pas su dire grand chose d’autre…

Un petit temps pour nous remettre de nos émotions et nous repartons un peu plus loin pour Horseshoe Bend. Nous marchons sur du sable, pas d’ombre à l’horizon. 100 °F nous a indiqué la voiture. 37°C. Les japonaises ont protégé leurs visages et leur corps sous des bandanas, des parkas, des ombrelles, pendant que les italiennes et les françaises ne cachent plus grand chose de leurs atouts. Mais les différences s’effacent vite, pour laisser place aux sourires sur les visages à la vue du Colorado.

Comme nous avons « un peu » transpiré, on s’octroie à nouveau une petite halte au lac Powell… Oui, vous comprenez, c’était sur la route. Nous piquons une tête dans l’eau bleu azur et c’est les cheveux mouillés que nous reprenons notre chemin vers Bryce Canyon. Trois heures plus tard, moins une heure > changement d’horaire (si quelqu’un peu nous dire combien d’heures à durer notre journée, on est preneur !), je monte la tente sous les pins ponderosa.

Nous abandonnons la voiture et nous sautons dans une navette gratuite du parc (c’est plus écolo, elle roule au gaz). Nous marchons jusqu’au Sunset Point. Nos bouches s’ouvrent, les sons autour de nous s’atténuent, et la seule chose que j’arrive à dire est un magnifique : « Oh putain ! ». Pardonnez mon manque de poésie en cet instant, je suis moi-même choquée.

Littéralement euphoriques face à cette surprise et oubliant la fatigue de la route, nous entamons le Navajo trail. Petite rando bien pentue de 2,2 miles (soit 3,5 km).

Et puis comme nous n’en avons pas assez, et vous non plus, nous marchons sur une bonne portion du Rim Trail qui longe d’en haut tout le canyon. Jusqu’à ce que le soleil disparaisse.

Le lendemain nous remettons ça. Boulimiques de tout voir, nous sommes partis du point le plus bas sur la carte « Bryce point » pour aller jusqu’au point le haut « Fairyland point ».

Arrivés là-bas, on s’est aperçu qu’il n’y avait pas de navettes desservant cet endroit (Ah, c’est pour ça qu’on n’a croisé personne !). On a traversé la forêt, croisé des cerfs, pour retourner au camping.

Et comme les journées sont plus longues quand on se lève tôt, j’ai même eu le temps de sauter dans la piscine puis d’écrire cet article. Mais comme il n’y a pas de wifi, vous ne le lirez pas dans la foulée… dommage parce que j’avais vraiment vraiment envie de vous partagez ça tout de suite maintenant. Mais en voyage, on apprend à attendre 😉

Maeva


  • Wouah!!!! Je pourrais user de superlatifs comme ex.. mag… fab… Mais pourquoi faire ? Wouah!! suffit amplement. Les photos donnent vraiment une idée (mais simplement une idée) de la réalité que vous avez rencontrée. Et puis Vincent au bord de la falaise, Maeva qui monte une tente en 1mn chrono (en accéléré tout de même)… C’est quelque chose. Vous nous aviez dit que c’était la visite qui gréverait fortement votre budget, mais je pense que vous ne regrettez rien. Dommage que toute cette beauté appartienne aux américains!!! Ils ne la méritent pas, na!!

    • En aucun cas on ne regrette notre choix en effet. On dépasse le budget prévu malgré la toile de tente tous les soirs ou presque. Mais comme on avait un peu de rab avec l’Afrique, on retombe sur nos pattes ! Et comme la rando, ça ne coûte rien, tout va bien 😉
      Est-ce qu’il la mérite toute cette beauté les américains ? Je ne pense pas qu’on mérite ou non quelque chose. Ce qui est sûr c’est qu’on peut au moins souligner le fait qu’ils y font attention. Tout est propre. Les chemins de rando sont bien entretenus. Les rangers veillent au respect des lieux et sont très présents pour répondre à n’importe laquelle de tes questions ce qui est très enrichissant quand tu ne connais pas cet environnement.