Le kalaba
Nous avons atterri il y a tout juste une semaine au Gabon et l’apprentissage de la culture va bon train. Le voyage est complètement différent des précédents pays car nous avons loué un appartement à Libreville, dans le quartier de Bel air. Nous ne sommes plus nomades pour plusieurs raisons. La première, c’est que nous venons voir un ami qui vit ici, Christophen. La seconde nous est dictée par notre budget.
Le Gabon n’est pas bien pourvu en route. D’une part parce qu’il est couvert à 89 % par de la forêt, d’autre part parce que la saison des pluies ravage les routes et pistes existantes. Donc même notre ami Christophen n’a pas une connaissance très approfondie des paysages de son pays. Ensuite, chaque visite que nous souhaitons faire, une balade en forêt, la visite d’une mangrove, ou la découverte des animaux, nous impose forcément de passer par un lodge qui se trouve sur place. Nous ne nous improvisons pas guide comme ça, la nature est sauvage. Malheureusement pour nous, les quelques lodges offrant ces services sont hors de prix. Bien au-dessus d’un budget moyen gabonais ou d’un budget classique pour touristes. On est dans des tarifs très luxueux. De ce fait, nous acceptons l’idée que nous ne verrons que très peu la nature environnante.
Nous voilà donc à changer de logique pour rester au même endroit, et tenter de nous inscrire dans notre quartier. Nos prochains articles seront donc le récit de comment nous rencontrons les gens, comment nous découvrons une culture, comment nous nous en imprégnons, et surtout est-ce que nous allons repartir avec l’accent gabonais ?
Libreville n’est pas un coup de cœur pour nous, en revanche notre quartier Bel air, oui. À la différence du centre ville, ici pas d’immeuble, ni de large route. Juste de petites maisons colorées avec des toits en tôle. Les maquis sont partout. Ce sont les bistrots d’ici. Avec leurs chaises en plastique, c’est l’endroit où se poser pour boire une Régab, tout en regardant les matchs de la coupe du monde. La Régab c’est LA bière gabonaise. La technique pour se souvenir du nom est de retenir cette phrase : REgarder les GAbonais Boire. Au-delà des maquis, la route verdoyante est bordée de tous petits magasins où on trouve tout ce dont on a besoin (pressing, coiffure, manucure, pédicure, couture, nourriture, garagiste, menuisier, restaurant, …).
Et à chaque coin de rue, les femmes tiennent de petites échoppes avec des fruits et légumes frais. Et c’est notre première entrée en matière pour discuter et découvrir des produits que nous ne connaissons pas.
Au milieu des légumes, les femmes vendent toujours une sorte de pierre blanche friable, qu’elle casse en petits morceaux pour mettre en sachets. Il s’agit du kalaba. C’est de l’argile, qui existe sous plusieurs noms, comme le kaolin. La dame m’explique que les femmes le mangent, car « c’est bon quand tu es enceinte là. Tu vois ça évite les nausées ». Elle me dit que c’est aussi très bien avec du citron pour faire un masque pour le visage. Alors, va pour le masque !
J’ai donc rédui en poudre le kalaba, que j’ai ensuite mélangé au jus du petit citron. Et voilà un masque qui franchement nous a bien nettoyé la peau.
Malheureusement, j’ai ensuite appris que le kalaba est une véritable drogue prisée des femmes de l’Afrique noire, lorsqu’elles le mangent. Elles en consomment à outrance, entraînant constipation, anémie, caillots de sang dans les reins, et mettent en danger leur bébé qui naît souvent avec un faible poids.
Donc le kalaba : NON à manger, OUI pour la beauté !
Maeva
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Vincent est très beau en « kalabamen ». Cela lui va très bien.
Expérience totalement différente de celles vécues dans les autres pays. J’en suis un peu déçu pour vous. Certes, s’imprégner de la culture du pays en vivant au coeur d’un quartier est intéressant, mais le manque d’approche de l’environnement doit être frustrant. Le saviez-vous avant de partir ? Si oui, pourquoi ce choix ?
Non, pas de frustration dans le sens où un voyage c’est la découverte d’un pays autant en terme de paysages, que de culture. Et là, nous sommes vraiment avec les gabonais. Des trois pays que nous avons fait, c’est celui où on comprend le mieux comment les gens pensent et vivent.
Nous savions avant de partir que le Gabon était cher, mais franchement pas à ce point. Le choix c’est fait tout simplement parce que je voulais venir voir mon ami Christophen (que j’ai rencontré il y a trois ans en Afrique du sud). Et il n’y a rien de mieux que de visiter un pays avec les locaux !
Et puis à force de farfouiller, nous avons réussi à trouver des petites excursions pas loin de Libreville mais qui nous permettent de nous rendre compte de la richesse environnementale du Gabon et de voir la beauté des plages et des forêts.
Donc aucun regret, on profite bien !!!