Désert du Namib

Désert du Namib

Il n’est pas courant de visiter un pays par le toucher. Big Daddy vient de nous le proposer. Elle est la dune la plus haute du monde, dans le désert le plus vieux du monde : le Namib. À partir de là, tu fais silence.
Tu ouvres tes oreilles. Une légère brise vient doucement caresser tes tympans. Tu écoutes le son de chacun de tes pas qui s’enfoncent un peu dans le sable. Chaque empreinte fait sa mini avalanche, dégoulinant sur le sable limpide. Tu prends plaisir à regarder ce déluge que tu occasionnes, mais paradoxe de l’être humain, tu t’en veux de tâcher cette immaculée.

Plus tu avances plus tu te rends compte de la couleur du sable. La dune est orange. Mais dans le détail, tu vois aussi que des grains de sable sont gris. Et certains, moins nombreux, sont pailletés. Ils s’allument et s’éteignent au rythme de ta marche.
Arrivé au sommet de Big Daddy, tu vois du sable sur 360° de paysage et en contre-bas, Dead Vlei, étendue blanche au milieu de tout ce orange.

Tu t’assois pour contempler et imaginer combien il y a de grains de sable. Et puis tu enlèves tes chaussures. Sous la plante de tes pieds, le sable est chaud et d’une douceur incroyable. Et quand tu plonges à quelques centimètres en-dessous, le sable est d’une fraîcheur qui ravit tes orteils. Tu prends dans ta main du sable mais tu n’as pas le temps de le soulever qu’il s’est déjà échappé. Tu t’amuses à dessiner des formes et à regarder comment le vent efface tout. Ça te rassure. Tes traces ne resteront pas longtemps sur Big Daddy. A la nuit tombée tout disparaîtra de l’homme.

Après avoir avalé une bonne quantité de sable (il faut bien du goût à tout cela), tu t’élances dans la pente abrupte. Un aller simple vers le bas. Tes foulées s’allongent, au fur et à mesure que ton rire éclate. Tu prends de la vitesse, tes pieds nus s’enfoncent avec bonheur.

Les 1h30 de marche montante s’effacent en 4 minutes de descente. Tu touches alors le sol blanc de Dead Vlei.

Sous chaque pas se craquèle légèrement le sol sec, faisant des guiliguilis à tes plantes de pieds. C’est frais alors qu’il fait bien 30 degrés. Au milieu de ce désert de sel, à jamais sont figés les arbres morts, encore debout, comme pour faire un pied de nez au temps qui passe. Et c’est beau ça.

Maeva


  • C’est vraiment beau çà… Je rêve d’aller un jour marcher dans le désert.; Il faudrait le réaliser, peut-être que cela tenterait Véronique.
    En plus Maeva ta description est d’une grande poésie. les photos sont comme d’habitude extraordinaires (attention on s’habitue vite à l’excellence)…
    Faîtes attention aux coups de soleil. 1h30 de montée.. j’espère que vous êtes partis avant le lever du soleil…

    • Tu pars tôt pour une raison de chaleur oui, mais aussi pour les lumières. On a terminé à Dead Vlei à 12H, on cuisait un peu en effet. Mais nous ne sommes pas dans la saison la plus chaude 😉
      Pour info, l’été (décembre, janvier), au Fish River Canyon, la température peut atteindre 70°… À Ai-Aïs où nous avons terminé notre séjour, la source d’eau chaude était à 65°. La dame de la réception nous a dit « vous ne pouvez pas vous baigner, vous comprenez, c’est chaud quand même, c’est dangereux. » Oui oui on comprend !