Nous répondons à vos questions (bis)
Ma cousine Émilie nous a posé beaucoup de questions via Whatsapp, et nous nous sommes dit qu’elles exigeaient pas mal de réflexions, alors autant que ce travail soit partagé avec tout le monde !
Moment le plus émouvant, le plus fort pour chacun des 5 sens :
Maeva
Ouïe : les chants des oiseaux en Nouvelle-Zélande pour notre dernier jour.
Toucher : le sable fin sur la dune Big Daddy dans le désert de Namib en Namibie.
Odorat : l’odeur du tipanier à Tahiti.
Goût : le chirimoya, fruit du Pérou et l’umami du Japon.
Vue : celle que nous n’avons pas eu. En Nouvelle-Zélande, la randonnée du Tongariro. J’étais seule à ce moment-là. Je suis arrivée dans le cratère, le brouillard total. Je n’y voyais rien… Puis une ombre au loin est apparue. C’était Vincent.
Vincent
Ouïe : les oiseaux à Minca en Colombie quand on a fait la balade à l’aube avec un ornithologue et les musiciens de La Paz, dans la rue.
Toucher : Le sable de la dune Big Daddy.
Odorat : les fleurs de Tahiti et la fiente des chauve-souris au Myanmar.
Goût : la pizza à la betterave de Sallie et l’injera en Éthiopie.
Vue : la couleur de l’eau à Maupiti quand on a atterri, c’est pas possible qu’il existe cette couleur / et le Danakil dépression car c’était la 1ère fois que je voyais ça.
Moment le plus énervant ?
Maeva
Quand après un certain nombre d’heures de bus sur la route de la mort en Bolivie, on est arrivé au village terminus. On propose à des australiens de partager avec nous un taxi. Ils ne disent pas non, mais pas oui non plus. Ils ont plutôt tenté de nous ignorer. On décide de faire sans eux, dommage on aurait gagné du temps, car un taxi collectif doit remplir sa voiture, sinon il ne part pas. On trouve un chauffeur. Il accroche nos sacs sur son toit. Et on attend qu’il trouve d’autres personnes pour remplir la voiture. Je m’assois sur un petit banc. On voit les australiens passer dans un taxi devant nous…
Vincent commence à s’énerver, ne tenant plus en place à cause de la fatigue et de cette attente dans la poussière et le bruit du bord de route. Il vrille littéralement. Impossible de communiquer avec lui, il était dans une lutte acharnée pour quelque chose que nous ne pouvions maitriser. Son stress commençait à m’atteindre. Ce que je ne souhaitais pas. Je lui ai donc demandé de s’écarter de moi, n’ayant pas à subir ça alors que moi j’avais accepté la situation.
Un monsieur est venu s’assoir à mes côtés. On a réussi à avoir une petite discussion sympathique mais un peu chaotique vu mon niveau d’espagnol et son accent de la montagne.
Notre taxi finit par nous faire comprendre que ça va être bon. On est encore dehors, quand il ferme toutes les portes et se barre ! Dois-je préciser que Vincent avait déjà posé son sac « de survie », c’est-à-dire ses papiers, sa carte bleue, bref, son essentiel de voyageur qu’on ne lâche jamais, normalement… Double boucle piquées suivi d’un triple axel pour mon Vincent qui devient insultant envers ce chauffeur… je tente de lui glisser quelques mots dans le genre « il est peut-être parti faire de l’essence. » Vincent me rétorque de ses yeux rouges que si c’est le cas, il pourrait prévenir. Il n’a pas tort… Bref, le chauffeur réapparait, on monte tous dans la voiture. Vincent l’envoie un peu chier en lui disant qu’il aurait pu prévenir. Le mec s’excuse. La route commence. Je suis au milieu, coincée entre Vincent et un monsieur volumineux qui comme tout homme, est assis les jambes écartées, me laissant la possibilité de poser mes pieds seulement sur le truc du milieu plus haut… les genoux dans le menton. La nuit tombe. Le monsieur s’endort, s’affalant littéralement sur moi. Je le pousse une première fois, se redresse, se rendort, s’affale, je le pousse, se redresse, se rendort, s’affale… Le chauffeur slalome entre les trous sur la route, ses yeux s’approchant de plus en plus près du pare-brise. On est balloté dans tous les sens. Je pousse le monsieur à côté de moi, il se redresse, se rendort, le chauffeur n’y voit plus rien car il slalome même entre des trous inexistants. Le monsieur à côté de moi est très lourd, je le pousse, il se redresse….bref… ça a duré 5 heures. On arrive à 1h30 du matin à l’auberge de jeunesse de Rurrenabaque… en Amazonie.
Vincent
Le problème de banque qu’on a eu en Éthiopie. On a retiré de l’argent qui n’est pas sorti. Pourtant ça a été débité sur notre compte. Une grosse somme car on devait payer notre excursion. C’était le début du voyage et je me suis dit que ça commençait mal. Le problème a été résolu presque 3 semaines plus tard alors qu’on venait d’arriver en Namibie. C’était long.
Moment le plus angoissant, le plus flippant ?
Maeva
Nous étions à Spitzkoppe, en Namibie. dans un camping très très vaste qui nous a donné l’impression d’être seuls. Nous avons planté la tente au pied d’une immense roche pour être à l’abri du vent, au plus loin du camping. Nous apercevons au loin trois quatre-quatre avec tentes sur le toit s’installer au loin. Nous dinons. La nuit est tombée, nous nous allongeons, avec la tête en dehors de la tente pour regarder le ciel étoilé. Moment somptueux agrémenté d’une étoile filante. Puis nous nous couchons. Le vent se lève. Il est fort, mais notre tente ne bouge pas trop. Nous nous endormons. Quand soudain je suis réveillée en sursaut parce que j’entends des bruits de pas se rapprocher de notre tente. J’écoute bien, ce sont des pas humains, j’en suis sûre. Je commence à me monter un scénario pas possible, je stresse comme une folle. Dois-je préciser que les autres nuits où chacals, biches, cerfs, et autres criquets géants ont tournés autour de la tente, ou sur la tente d’ailleurs, je n’ai pas eu le moindre soucis. Je tente de me raisonner, en me disant que je n’ai qu’à aller voir comme ça mon imagination arrêtera son délire. Mais la peur me tétanise. J’avais jamais eu cette sensation avant ! Je me résigne à réveiller Vincent. Les pas se sont déjà éloignés. Il me dit de me rendormir mais comme j’ai trop peur, il finit par se lever pour aller voir. Il revient en me disant que les pas devaient être ceux des gens des quatre-quatre car ils ont déplacés leur voiture plus près d’une roche. Avec la tente sur le toit, il devait trop prendre le vent. Voilà… ma seule peur a été liée à des êtres humains…
Vincent
La voiture qui nous a renversé en Nouvelle-Zélande. J’ai eu peur pour Maeva, pour moi. J’ai eu peur que le voyage s’arrête.
Moment le plus dur physiquement ?
Maeva
Les mille mètres de dénivelé positif puis négatif composés seulement de marches très irrégulières pour monter au Machu Picchu puis à la Montaña qui le surplombe. Mon genou droit dans la redescente m’a fait très mal.
Vincent
La montée et la redescente de la Montaña au Machu Picchu. Et aussi la descente de Roys peak en Nouvelle-Zélande. J’ai eu trop mal aux genoux. En fait, j’aime pas les descentes.
Le plus grand moment de détente et d’abandon ?
Maeva
De détente, je dirai que c’est probablement dans le lagon de Maupiti, où nous avons littéralement passé 6h les fesses dans l’eau à bavarder avec deux autres couples en tour du monde.
D’abandon, c’est à Koyasan au Japon. J’étais seule. Il faisait très gris. Je suis allée marcher à travers des cèdres centenaires. Le chemin était entouré de jizôs habillés et de tombes. Une brume jouait avec les arbres, donnant à cette forêt une ambiance très particulière, un aspect très mystique. Je me suis retrouvée connectée à mes cinq sens. C’était très fort. Je me suis sentie happée par un des cèdres. Pas le plus beau, pas le plus grand. Je me suis rapprochée de lui, et il m’a comme aspiré. Je me suis collée à lui, mon nez sur son tronc, sentant l’écorce parsemée de mousse. J’ai suivi de ma main sa linéarité. Je me suis sentie très heureuse à ce moment-là.
Vincent
Le massage que nous nous sommes offert pour nos deux ans ensemble, au lac Inlé au Myanmar. Je me suis vraiment abandonné. J’étais bien.
Moment le plus drôle ?
On n’arrive pas à trouver le plus drôle ! On s’est bien marrer tout les deux, surtout avec les blagues de Vincent ! On a aussi eu de bons fous rires avec les copains et avec la famille qui nous ont rejoint… Et avec Cécile en Novelle-Zélande. Bref, on a beaucoup ri en fait !
Une couleur par pays ?
Maeva
Éthiopie : bleu (pour les châles sur le marché de Tiame) jaune (pour la lumière).
Namibie : orange – rouge (pour le sable et les roches).
Gabon : vert (pour les forêts).
Maroc : jaune (pour la lumière sur Azemmour au soir) bleu (pour les carreaux).
Canada : vert (des forêts) bleu (de l’océan et du fjord).
États-Unis : orange – rouge (pour Bryce canyon et les roches de Valley of fire).
Colombie : toutes les couleurs ! Peut-être le rose fushia et le violet car on n’a pas vu ailleurs des murs de cette couleur !
Pérou : l’association du vert et du rose pétant (pour les tissus).
Bolivie : le rose (des flamands) sur le vert turquoise et le orange pétant (des lagunes).
Argentine : le rouge (de la roche) associé au vert (de la vigne).
Nouvelle-Zélande : bleu (océan et lac Rotorua), blanc (des fumées des cratères, nuages, neige).
Tahiti : le vert turquoise (du lagon), le vert (des arbres).
Japon : un camaïeu de pastel gris, marrons, vert tendre (les couleurs de l’hiver) avec le rouge (des ponts et des temples).
Mongolie : beige (des steppes) et orange (de la structure des yourtes).
Myanmar : orange fluo (du soleil), rouge (des briques des temples).
Vincent
Éthiopie : jaune pour l’acide du Danakil dépression
Namibie : orangé du sable de Sossuvlei et le bleu du ciel.
Gabon : vert de l’arboretum et des avocats.
Maroc : bleu de la rue du ryad et la couleur sable de la Mosquée de Casa.
Canada : noir. Pour le nappage du chocolat sur les petites molles.
États-Unis : orange feu pour la terre de certains parcs. Et le rose de Pink canyon.
Colombie : arc en ciel pour toutes les maisons colorées.
Pérou : vert pour la végétation du Machu Picchu.
Bolivie : marron de la rivière amazonienne et vert et orange pour les lagunas .
Argentine : orange des roches.
Nouvelle-Zélande : le vert des collines et le bleu du ciel.
Tahiti : le camaïeu de bleu. Les plus beaux du monde. Et le vert foncé, chlorophylle de la végétation.
Japon : le blanc du riz et orange des toriis .
Mongolie : beige sable des steppes.
Myanmar : orange rouge puissant et pastel à la fois du soleil. Et le doré des pagodes.
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