Parc national d’Étosha

Parc national d’Étosha

D’après Gideon, éleveur de cochons en Namibie, le climat est déréglé car habituellement la saison des pluies s’arrête fin mars. Cette année il a plu jusqu’à début mai. Nous sommes fin mai. L’hiver commence, avec sa saison sèche. Nous entrons dans le parc d’Étosha qui signifie « grand lieu blanc ». Le « pan » était une mer, qui s’est asséchée avec le changement climatique. Aujourd’hui ce sont 5000 km2 de blancheur, visible depuis l’espace. Il fait une trentaine de degrés le jour, et la température descend en-dessous de dix degrés à la nuit tombée.
Nous dormons au cœur du parc, dans un camping très succinct, où nous avons quand même une piscine et de l’eau potable dans les robinets. Je tire la chasse avec désespoir.

En-dessous de l’équateur, la nuit arrive tôt. Il est 17h30. Nous marchons vers l’étang Moringa pour aller voir le coucher de soleil et la vie animale qui l’accompagne. Des rochers surplombent cette petite étendue encore remplie d’eau… que je soupçonne être aidée par l’homme. Nous nous asseyons sur un rocher, et c’est d’abord le son qui nous impressionne. Des centaines d’oiseaux y font leur toilette, s’y abreuvent, s’y disputent. Ça piaille, ça vit.

Doucement le bruit s’estompe. Au loin dans les arbres, une tête dépasse…

 

 

La girafe se rapproche, lentement, presque en lévitation. Elle est seule. Elle regarde de chaque côté, se penche vers l’eau, mais relève soudainement sa tête, dérangée par un bruit. Elle attend, puis plie ses pattes, descend son cou, et le remonte à nouveau pour voir ce qui se trame. Rien à l’horizon. Se baisse vers l’eau… on y croit, mais ce n’est pas encore bon. Il lui faudra une bonne dizaine de minutes pour commencer à s’hydrater, dans la lueur du soleil couchant.

 

 

Un impala vient l’accompagner quelques instants avant de s’en aller. La girafe repart d’où elle est venue.
À peine quelques minutes s’écoulent, qu’à notre gauche arrivent trois éléphants à la queue leu leu. En fait non, ils sont cinq, euh six, en fait sept.

 

 

Ils se précipitent dans l’eau. Certains boivent à grandes goulées de trompe, un autre s’arrose, un des plus jeunes court autour du lac, pendant que son probable frère joue avec un branchage qu’il finira par gober.

 

 

Le soleil finit de disparaître dans une lumière rouge, derrière les arbres verts, pendant que deux oiseaux noirs aux bouts des ailes orange n’en finissent pas de faire des allers-retours entre leur tour de contrôle et les airs, chassant le papillon de nuit passant malencontreusement dans le coin. Dans un petit cri à chaque départ, leur rapidité leur permet de gagner à tous les coups.
Les éléphants, à la nuit tombée, quittent le lieu les uns derrière les autres, le petit dernier se faisant réprimander de trop trainer.

 

 

Un chacal puis un chien sauvage puis une hyène passent rapidement laper quelques gouttes, chacun son tour, et repartent aussi furtivement. Tout à coup les arbres bougent beaucoup. Un rhinocéros noir apparaît.

 

 

Suivi un peu plus tard, d’un second qui semble se faire remonter les bretelles par le premier. Nous assistons alors à un véritable vaudeville. Le second rhinocéros, fait le tour de l’étang en se cachant derrière les arbres. Le premier grogne. Le second réapparaît, ils se rapprochent, museaux contre museaux, bisous bisous, puis un coup de corne, puis je me tourne pour bouder, puis finalement nous boirons un peu d’eau ensemble, mais pas trop quand même. Un peu en décalé. Puis je fais semblant de partir mais je t’attends quand même…

 

 

Bref, je me fais peut-être des films mais c’était assez théâtral. Une entrée côté jardin et une sortie côté cour.

La lune est montée dans le ciel. Pleine, elle éclaire la plaine, et les quelques petits nuages au-dessus, posés pour la décoration. Nous rentrons nous glisser dans nos duvets, les yeux et les oreilles remplis de beauté. Pas très loin, un son rauque et puissant nous est totalement inconnu. Nous découvrirons le lendemain, au lever du jour, que c’est l’impala qui s’exprime.

 

 

Nous vous laissons avec quelques rencontres que nous avons faites. Pour les amateurs de photographies, sachez que nous sommes équipés d’un 45mm sur le Panasonic Lumix GX 80, ce qui peut vous donner une idée de la proximité des animaux.

 

Maeva


  • Woah!!! Quel festival de couleurs et de découvertes d’animaux sauvages. Vu d’ici on a peine à croire que beaucoup de ces espèces disparaissent. On a vraiment le sentiment qu’il vous suffit d’attendre quelques instants pour les rencontrer. Un vrai régal et quel bonheur de pouvoir vivre de tels moments.
    Euh, concernant le dérèglement climatique, en France aussi le mauvais temps perdure. cela fait plus de 15 jours que des orages tournent du nord au sud et du sud au nord, créant des inondations et des glissement s de terrain un peu partout.
    Continuez à vous faire éclater les pupilles par ce feu d’artifice naturel.
    Bisous tout plein

  • Je ne connais pas grand chose à votre appareil photos mais celles-ci sont magnifiques et d’une grande netteté, je partage les dires de Régis “quel bonheur de pouvoir vire de tels moments”
    Merci aussi du plaisir d’entendre ta voix chère Maéva. De gros bisous à vous deux